L’alimentation pendant la grossesse est extrêmement importante, la santé de la mère et de l’enfant en dépend.

Suppléments contre les carences en vitamines et minéraux :

En raison de différentes circonstances, il existe des femmes enceintes qui présentent une carence en un ou plusieurs de ces nutriments, avec le risque qui en résulte pour leur santé et celle de leur bébé. Dans la pratique clinique quotidienne, il est souvent difficile d’évaluer si l’apport de certains nutriments est suffisant, de sorte que dans de nombreux cas, la recommandation de multivitamines spécifiques pour la grossesse est choisie pour s’assurer qu’il n’y a pas de carences graves de ces vitamines et minéraux.

En plus de vous recommander une alimentation saine, variée et équilibrée (en vous assurant de consommer cinq portions de fruits et légumes par jour) et de prendre les suppléments vitaminiques recommandés par votre médecin, rappelez-vous que vous ne devez pas consommer de tabac, d’alcool ou d’autres drogues, et que vous devez réduire votre consommation de caféine et d’autres stimulants.

Consultez votre gynécologue pour préparer votre grossesse :

Avant et pendant la grossesse, il est essentiel de mener un mode de vie sain, avec une alimentation variée, saine et équilibrée, comprenant tous les groupes d’aliments et à des doses correctes. Parfois, il est difficile de suivre un régime équilibré comme par exemple, pendant le premier trimestre, lorsque les nausées et les vomissements apparaissent et que la future maman ne veut pas entendre parler de nourriture.

Il existe également d’autres situations où les femmes enceintes ont des risques de mauvaise alimentation : les femmes ayant déjà subi une opération de chirurgie digestive, les régimes restrictifs, l’obésité…

 

Pour toutes ces raisons, la consultation avant la conception est fondamentale. Parfois, il sera nécessaire de procéder à certaines analyses avant la grossesse et/ou au cours du premier trimestre afin de diagnostiquer d’éventuelles carences en ces nutriments, si importants pour la grossesse.

 

Les 7 principaux éléments nutritifs de la grossesse :

 

Nous allons maintenant passer en revue les recommandations actuelles de santé concernant la prise de suppléments vitaminiques pendant la grossesse, approuvées par les principales sociétés scientifiques et les groupes d’experts :

1. L’acide folique (ou Vitamine B9)

Il est nécessaire à la bonne formation et au bon développement des organes et des tissus du bébé. On le trouve naturellement dans les céréales, les légumineuses, les fruits et les légumes. De nombreuses études ont montré qu’un apport adéquat en acide folique réduit les défauts de fermeture du tube neural. Toute femme en bonne santé, qui prévoit de tomber enceinte, doit prendre 0,4 mg (400 mcg) d’acide folique par jour et ce au moins un mois avant la grossesse et pendant le premier trimestre. Puisqu’aucune femme ne connait avec certitude le mois où elle tombera enceinte, elle devra commencer la prise d’acide folique dès le désir de grossesse. C’est la seule manière d’être sûre que le fœtus recevra la dose d’acide folique nécessaire pendant les premières jours et semaines qui suivent la fécondation et qui sont fondamentales pour éviter les malformations du tube neural. Toute femme qui souhaite tomber enceinte devrait également inclure dans son alimentation des aliments riches en acide folique. Il est très important que son administration soit pré-conceptionnelle et quotidienne.

La dose recommandée chez les femmes ayant des grossesses gémellaires est de 1 mg par jour, et chez celles qui présentent des facteurs de risque (enfant précédent présentant des anomalies du tube neural, obésité, diabète…), devrait prendre entre 4 et 5 mg par jour.

Seul le gynécologue peut définir si la femme doit prendre plus de 0.4 mg par jour. Encore une preuve supplémentaire de l’importance de la consultation pré-conceptionnelle.

2. L’iode

Il est impliqué dans le développement neurologique du fœtus et dans la fonction thyroïdienne de la mère et du nouveau-né. L’iode n’est pas stocké dans le corps, il doit donc être consommé quotidiennement. Il est recommandé de consommer du sel iodé et de consommer des aliments riches en iode (tels que le poisson et les produits laitiers) pendant la période précédant la conception, et une fois enceinte. Il convient d’ajouter également un supplément d’iode pharmacologique de 200 µg/jour pendant toute la grossesse et l’allaitement à toutes les femmes enceintes en bonne santé.

3. La vitamine D

Pendant la grossesse, la carence en vitamine D a été associée à différentes complications maternelles et fœtales tels que : hypertension gestationnelle, pré-éclampsie, diabète gestationnel, faible poids à la naissance, retard de croissance intra-utérin et altération du développement osseux du fœtus. Naturellement présente dans le lait et les produits laitiers, on trouve aussi de la vitamine D dans divers aliments, poissons gras et œufs entre autres. Pendant la grossesse, le niveau optimal n’est pas défini mais il devrait être supérieur à 20 ng/ml pour prévenir ces complications. Une supplémentation en cette vitamine est donc recommandée en cas de déficit.

4. Le calcium

Pendant la grossesse, il est nécessaire d’assurer un apport d’environ 1000 mg par jour car il interviendra dans le développement osseux du fœtus et dans différents processus métaboliques très importants. On le trouve dans le lait et les produits laitiers, les légumes à feuilles vertes, les noix, les graines de sésame et les légumineuses, entre autres. Les besoins en calcium des femmes enceintes sont couverts par un régime alimentaire comprenant au moins trois portions d’aliments riches en calcium tels que les produits laitiers et leurs dérivés (lait, yaourt, fromage, etc.). Chacune de ces portions contient environ 300 mg de calcium. Des compléments de calcium pharmacologiques doivent être recommandés lorsque l’apport alimentaire est jugé insuffisant.

5. Le fer

Il participe au transport de l’oxygène dans le corps. L’alimentation de la femme enceinte doit assurer 30 mg de fer élémentaire par jour et 15 mg pendant l’allaitement. Pour cela, il est recommandé de suivre un régime alimentaire équilibré avec des aliments riches en fer : viande, poisson, légumes à feuilles vertes, légumineuses et noix.

L’anémie ferriprive est la carence nutritionnelle la plus courante chez les femmes enceintes. C’est pourquoi les suppléments de fer par voie orale sont recommandés à partir de la 20e semaine de grossesse pour les femmes dont les réserves en fer sont insuffisantes ou chez celles qui présentent des facteurs de risque de développer une anémie ferriprive. De nombreux auteurs recommandent une supplémentation universelle pour toutes les femmes enceintes pendant la deuxième moitié de la grossesse.

6. Les omégas 3

Ce sont des acides gras essentiels qui jouent un rôle dans le développement neurologique et visuel du fœtus et du nouveau-né. Ils contribuent à la bonne formation du système nerveux du fœtus. Ils sont naturellement présents principalement dans la graisse de poisson. L’apport recommandé en oméga-3 équivaut à la consommation d’une portion de poisson gras deux à trois fois par semaine pendant la grossesse et l’allaitement.

7. Le zinc

Il s’agit d’un nutriment essentiel présent naturellement dans les protéines animales et les céréales. Son déficit peut affecter l’embryogenèse et le développement du fœtus, provoquant des malformations congénitales. Actuellement, il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander une supplémentation universelle chez toutes les femmes enceintes.

Autres nutriments essentiels

Il s’agit des vitamines A, E, C, K, des vitamines du groupe B, du phosphore ou du cuivre, entre autres. Ils sont également essentiels pour le bon déroulement de la grossesse ainsi qu’à la formation et au développement du fœtus. Leur supplémentation n’est pas indiquée chez les femmes en bonne santé ayant une alimentation adéquate.

 

En conclusion, vous devez prendre soin de votre alimentation pendant cette période aussi délicate qu’est la grossesse, puisque tout déficit ou excès en certaines vitamines, nutriments ou minéraux, peut compromettre la croissance et le développement du fœtus, et conditionner le risque ou la tendance ultérieure à souffrir de certaines maladies pendant l’enfance ou à l’âge adulte.

Dr. Diana Cuenca

Spécialiste en gynécologie et obstétrique à l’hôpital de Torrejón de Ardoz (Madrid)