Les femmes enceintes manquent souvent de cette vitamine

La carence en vitamine D pendant la grossesse a été liée à diverses complications maternelles et fœtales telles que la prééclampsie, le diabète gestationnel, la prématurité ou le faible poids à la naissance.
L’intérêt pour la vitamine D s’est accru ces dernières années en raison de son implication non seulement dans le métabolisme du calcium, mais aussi dans le développement de maladies infectieuses, de maladies auto-immunes, de diabète de type 2 et d’hypertension artérielle. Cette préoccupation s’accroît car de nombreuses études ont montré que l’insuffisance en vitamine D sérique dans les populations saines est plus fréquente que prévue.
La cause la plus importante de l’hypovitaminose D est le manque d’exposition au soleil, donc dans les pays méditerranéens comme le nôtre, avec de nombreuses heures de soleil tout au long de l’année, ce problème ne devrait guère exister. Cependant, des études menées confirment qu’il existe une insuffisance en vitamine D chez les adultes, les enfants et les femmes enceintes en bonne santé.

Le manque de vitamine D et les complications de la grossesse

Pendant la grossesse, une carence en vitamine D a été associée à diverses complications maternelles et fœtales. Le développement d’une hypertension gestationnelle et d’une prééclampsie (hypertension artérielle et protéines dans l’urine) chez les femmes enceintes ayant un faible taux de vitamine D a été largement étudié, avec un risque cinq fois plus élevé de prééclampsie décrit chez les femmes enceintes ayant un taux de vitamine D inférieur à 50 nmol/l. Le diabète gestationnel, l’obligation d’accoucher par césarienne lors de la première grossesse, la prématurité et le faible poids à la naissance ont également été liés à l’hypovitaminose D.

Les bienfaits des suppléments prénataux

Selon de récentes méta-analyses, la supplémentation en vitamine D pendant la grossesse est associée à une augmentation des taux sériques de vitamine D et à une augmentation du poids et de la taille du fœtus à la naissance. Actuellement, la plupart des multivitaminés administrés aux femmes enceintes comprennent de la vitamine D3 avec une dose de 5 mcg/jour (200 unités/jour) de cholécalciférol.

Grossesses multiples, moins de vitamine D

Des études récentes ont prouvé que dans les cas de grossesses multiples, le risque d’hypovitaminose D est multiplié par six. Ainsi, la supplémentation en vitamine D a récemment été envisagée pour toutes les grossesses de jumeaux et de triplés. Les données actuelles sont insuffisantes pour recommander un dépistage systématique de la vitamine D chez toutes les femmes enceintes, bien qu’un nombre croissant de gynécologues commencent à demander des analyses des taux de vitamine D chez les femmes enceintes.

Quelles sont les femmes enceintes à qui il est conseillé de demander une analyse du taux de vitamine D ?

Les femmes enceintes présentant un risque plus élevé d’hypovitaminose D sont les femmes obèses, les femmes présentant des facteurs de risque de prééclampsie (prééclampsie lors d’une grossesse précédente, syndrome des anti phospholipides, hypertension chronique, entre autres), les patientes peu exposées au soleil, les femmes ayant subi une chirurgie gastro-intestinale, les femmes à la peau foncée, les femmes portant le voile, les femmes enceintes de plus de 40 ans, les patientes atteintes de maladies infectieuses (comme le VIH) et les femmes enceintes de jumeaux. Cette détermination peut être recommandée au début de la grossesse.
Il est important de souligner que des taux normaux de vitamine D ne préviennent pas toujours le développement d’une hypertension, d’une prééclampsie, d’un diabète gestationnel ou d’une insuffisance pondérale à la naissance, car il existe d’autres mécanismes physiopathologiques qui déclenchent également de telles complications obstétriques.

Liste des aliments riches en vitamine D pour les femmes enceintes

Un régime alimentaire comprenant des aliments contenant de la vitamine D est intéressant, mais il ne compense pas un déficit en vitamine D diagnostiqué. Il n’y a pas beaucoup d’aliments qui en contiennent en quantité significative. Prenez note de ces idées pour les inclure dans vos menus :

  • Œufs (surtout le jaune)
  • Lait
  • Beurre, fromage, yaourt et autres produits laitiers
  • Légumes : petits pois, champignons, avocats et germes de blé
  • Poissons (petits ou moyens) : sardines et saumons

 

Dr María de la Calle Fernández-Miranda
Chef de l’unité de médecine obstétrique et d’obstétrique à haut risque. Département d’obstétrique et de gynécologie, hôpital de La Paz (Madrid)